Les périodes de démence et les crimes commis au nom de la religion
Dans son dernier discours, Fethullah Gülen a souligné que l’humanité traverse virtuellement des périodes de délire après certains intervalles de temps, et il a dénommé les causes possibles et les raisons sous-jacentes aux cas de folie de telles périodes. Quels que soient les auteurs ou quelles qu’en soient les raisons, Gülen a déclaré que « chaque attentat-suicide est un meurtre multidimensionnel ». Il a particulièrement souligné les points suivants :
- Dieu le Tout-Puissant déclare : Ton Seigneur, en effet, ne saurait anéantir injustement les cités dont les habitants sont vertueux (dédiés à des auto-réformes continues et à établir des choses justes dans la société.) (Houd, 11 :117) Ces personnes sont désignées par le mot arabe « mouslihoun ». Un tel substantif en arabe désigne le fait que cette qualité déclarée soit un caractère établi, et que le peuple mentionné fait de telles choses en permanence. Le terme « mouslihoun » fait aussi référence aux âmes altruistes qui sont constamment préoccupées par la condition misérable de l’humanité, qui s’efforcent d’élever les autres aux sommets de l’humanité, qui génèrent des projets pour cet objectif et les mettent en pratique. Ce sont des âmes consacrées qui n’ont virtuellement aucune autre préoccupation que cela. Dieu ne détruira pas une terre tant que de telles personnes y résident. À la lecture de ce verset, il est possible de dire : « Tant qu’il subsiste un groupe de personnes qui prend l’enseignement du Coran à cœur et souhaite servir l’humanité, qui prend cela comme son idéal de vie et lutte dans cette voie, qu’ils soient hommes ou femmes, alors Dieu n’enverra pas de calamités célestes ni terrestres sur cette terre. » Néanmoins, on dit qu’après les tremblements de terre à Izmir et à Erzincan, Bediüzzaman a exprimé son opinion que, soit personne n’y servait la foi selon la manière requise, soit ils étaient trop peu nombreux et inefficaces.
- En donnant une réponse aux raisons qui avaient causé les troubles de son époque, Cheikh Najmaddin al-Koubra dit : « La raison en est notre incapacité à garder notre ligne de conduite. Pour la désunion et l’amour du monde, Dieu nous a envoyé des criminels en châtiment. Après que nous ayons subi notre châtiment, Dieu donnera aux criminels leurs sentences. »
- Lorsque les musulmans méritent d’être punis, Dieu le Tout-Puissant utilise des criminels pour leur enseigner une leçon : l’oppresseur est l’épée de Dieu. Tout d’abord, Il l’utilise comme châtiment. Puis Il donne aux oppresseurs leur châtiment.
- Les moyens de parvenir à une fin licite et juste doivent également être licites et justes. C’est un droit, pour toutes les personnes qui adoptent les principes islamiques, d’avoir un idéal à propos de tous les sujets et c’est une nécessité que les moyens utilisés pour obtenir ce droit soient licites. Puisque la satisfaction de Dieu et les retrouvailles avec Dieu ne peuvent pas être atteints sans sincérité, servir l’islam et diriger les musulmans sur leur voie véritable ne peuvent absolument pas être accomplis par des moyens diaboliques. D’autres pourraient agir brutalement ; mais les musulmans ne peuvent et ne doivent pas abandonner un comportement conforme à la morale.
- Un meurtre est particulièrement dangereux s’il est considéré comme « saint » et s’il est commis sous l’affirmation de motifs religieux. Si un tel meurtre est commis et que l’auteur n’est pas sous l’influence de médicaments psychotropes – il est alors impossible pour le meurtrier d’être sauvé dans l’autre monde. Même si les kamikazes commettent leurs actes au nom de la religion et rencontrent la mort en proclamant leur attestation de foi, ils tomberont inévitablement en Enfer. Car, les actes qui doivent être faits en temps de guerre et de paix sont clairement définis par certaines lois et disciplines en islam. Tout comme personne n’est autorisé à déclarer la guerre à son propre compte ou à prendre la décision de tuer une personne en temps de paix, personne n’a le droit de tuer les enfants, les femmes ou les personnes âgées en temps de guerre. Pour cette raison, de quelque perspective qu’ils puissent être considérés, il est absolument impossible que les attentats-suicides ou de semblables actes de terrorisme soient compatibles avec l’islam.
- Lorsqu’Oussama ibn Zayd, l’un des compagnons bénis du Prophète, fut sur le point de tuer une personne au cours de la bataille, l’homme proclama son attestation de foi. Pourtant, Oussama ibn Zayd pensa que l’homme ne l’avait pas prononcée sincèrement mais sous la crainte de l’épée, et il le tua tout de même. Il était impensable pour un compagnon aussi excellent d’agir sous le coup de l’émotion et de tuer une personne par haine. Il semble qu’il n’avait, à ce moment précis, aucune idée sur le sujet. À cette période, le Messager de Dieu leur enseignait tout au fur et à mesure, et les compagnons mettaient immédiatement en pratique l’enseignement. Comment auraient-ils pu le savoir sans que le Prophète ne leur ait dit ?
- Lorsque le Messager de Dieu apprit ce qui s’était passé, il réprimanda Oussama en demandant s’il avait ouvert le cœur de l’homme pour voir s’il contenait de la foi (demandant comment une personne pouvait être sûre que l’homme n’avait pas la foi). Ce brave commandant, qui était le fils de Zayd ibn Haritha, dit « comme j’aurais aimé n’avoir que récemment accepté l’islam » afin d’avoir pu éviter cette sévère réprimande de la part du Messager de Dieu.
- Cette époque est une période de conflits et d’antagonisme. Pendant une telle période, les gens sains dans leur esprit et leur foi en Dieu doivent équilibrer les courants délirants de l’extrémisme par leur amour et leur logique. Ils devraient dire : « Comment pourrions-nous réduire cette violente colère et rétablir un équilibre de paix ? » et faire des efforts significatifs pour atteindre cet objectif.
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