Dans quelle mesure la fragmentation et les schismes sont-ils plausibles ?

Fethullah Gülen

Le risque de fragmentation et de schisme dans le Mouvement est improbable pour plusieurs raisons : le Mouvement Hizmet n’a pas d’idéologie, sa vision du monde ou son système de croyance n’est pas relié de façon dogmatique à une quelconque orthodoxie figée d’interprétation des valeurs et des idéaux reçue du passé. Il n’est pas fermé à une présentation renouvelée de ses propres traditions et références proches (celles de l’érudition islamique) ou aux idées venant de l’extérieur de cette tradition. Il n’est pas non plus fermé à des formulations et des pratiques nouvelles qui ouvrent sur une vaste source commune de valeurs et d’idéaux compatibles avec différentes traditions.

Fethullah Gülen et le Mouvement ne s’occupent pas de points de vue dogmatiques, mais de valeurs telles que le compromis, la stabilité, la protection de la vie, l’honneur et la dignité de l’être humain, le dialogue et la consultation, ainsi que la justice, l’équité et les droits de l’homme. Il s’ensuit que les SMO du Mouvement ne peuvent réclamer un retour à la pureté originelle d’une idéologie, ou quelque chose de cette nature.

Pour son militantisme durable, positif, constructif et non conflictuel, le Mouvement s’appuie sur la cohésion sociale ou l’unité des idées, des moyens et des buts de ses différents acteurs. Il ne repose pas sur une solidarité exclusiviste qui différencierait certains d’entre eux par rapport à d’autres, ou tous, dans leur ensemble, par rapport à la société au sens large ou au monde. Ce qui importe toujours le plus, ce n’est pas le nombre d’acteurs mais la qualité de leur engagement intérieur en faveur d’une conception du service altruiste et bénévole, telle qu’elle est largement partagée au sein du Mouvement.