Si le Mouvement Hizmet n’est ni centralisé ni autoritaire, comment maintient-il sa cohésion ?

Fethullah Gülen

La participation aux services prend des formes relativement stables et durables. Les gens vont et viennent, se remplacent les uns les autres, mais les projets restent et continuent. Les besoins individuels et les buts collectifs ne s’excluent pas mutuellement, mais sont une seule et même chose, ils coïncident et se mêlent dans la vie quotidienne avec l’action du Mouvement. Le Mouvement devient alors pour les individus un véhicule, un moyen pour transformer le potentiel latent en action collective visible. La participation aux services autour d’un but commun, et la tangibilité des produits, produit et renforce la solidarité. Les aspects visibles de la mobilisation à l’extérieur, et sa rapidité, son ampleur et son succès, sont le reflet de la solidarité entre les participants à l’intérieur.

La cohésion sociale du Mouvement est culturelle par nature. Jusqu’à un certain point, la solidarité du groupe est inséparable de la quête personnelle et des besoins affectifs et de communication quotidiens des participants au réseau. Elle reste pourtant accessoire par rapport au but premier, et n’est pas un but en soi. Elle accompagne plutôt l’action, de manière naturelle, résultant des expériences et des souvenirs emmagasinés, et subsiste à travers le travail de réalisation des projets collectifs.