Qu'est-ce que le Pacte Primordial (Qalu Bala)?

Ce sujet est directement mentionné dans le Coran :

Il fut un jour où Dieu tira des reins des fils d'Adam l'ensemble de leurs descendants, et ainsi leur demanda, requérant leur témoignage formel : « Ne suis-Je pas votre Seigneur? » Tous répondirent : « Oui, nous en témoignons ! » Ainsi Nous vous rappelons, après un tel aveu, afin que vous ne puissiez plus vous prévaloir de votre ignorance une fois que vous serez ressuscités. (7 : 172)

Selon ce verset, chaque âme a eu à témoigner de sa reconnaissance de l'Existence et de l'Unité de Dieu. Les commentateurs du Coran continuent encore aujourd'hui à discuter de la date de ce pacte. Nous considérerons donc plusieurs aspects de ce sujet : quand, comment et à qui cette question a-t-elle été posée?

  • Quand nous n'étions encore rien et que nous avons reçu l'ordre Soyez !, nous avons donné une réponse existentielle affirmative à l'acte créateur de Dieu, qui est représenté sous la forme de question–réponse ou comme un pacte.
  • Quand nous étions encore sous forme d'atomes, voire de particules pas encore formées en atomes, le Seigneur des Mondes, qui chérit et conduit tout à la perfection, poussa ces particules à ressentir le désir et la joie d'être humain. Il prit alors leur promesse et leur engagement, considérés comme un « oui » de la part de tous les atomes à l'appel créateur de Dieu, bien que même imaginer une telle affirmation fût bien au-delà de leur pouvoir.

Cette question-réponse ou offre-acceptation n'est pas constituée de mots ou de déclarations. C'est pour cette raison que l'événement fut interprété allégoriquement par certains, comme si la question avait été vraiment posée et répondue, et comme si elle avait une valeur et un effet légaux précis, bien que ce ne soit pas un contrat verbal ou écrit. En fait, considérer ce pacte comme un contrat ordinaire, sans tenir compte de la puissance de Dieu et de Ses innombrables moyens de communiquer avec Ses créatures, ne ferait que conduire à des difficultés et à l'égarement.

Cette reconnaissance et déclaration, ce pacte de témoignage contre nous-mêmes quant à notre affirmation de l'Existence et de l'Unité Divines, sont ce qui fait que nous nous connaissions et que nous nous sentions nous-mêmes, et que nous comprenions que nous ne sommes rien d'autre que nous-mêmes. En d'autres termes, ce pacte est la base de la connaissance de soi. Il signifie que nous commençons à regarder dans le miroir du savoir, que nous sommes témoins de la réalisation de diverses vérités qui se reflètent dans notre conscience et que nous reconnaissons et attestons ce témoignage. Cependant, l'offre-acceptation, le fait de percevoir et de faire percevoir, autrement dit le pacte, n'est pas manifeste et soumis à la perception directe. Peut-être devient-il percevable après beaucoup d'avertissements et d'ordres, d'où l'importance de la guidance, des conseils, et de l'instruction morale et religieuse.

L'ego ou le moi malveillant (nafs) a été créé et nous a été confié pour que nous puissions reconnaître et déclarer l'Existence et l'Unité du Créateur. Par suite, nous prouvons l'Existence de Dieu à travers notre propre existence, et nous montrons les Attributs de Dieu à travers nos propres attributs. Par exemple, nos insuffisances et notre imperfection montrent la toute-suffisance et la perfection de Dieu ; nos besoins montrent l'abondance de la richesse de Dieu ; et notre incapacité, notre faiblesse et notre pauvreté montrent la puissance, la grâce et la bienveillance de Dieu. Le moi engagé dans ce pacte est la première faveur accordée par Dieu à l'humanité. Notre réaction doit être de connaître et de déclarer l'Existence de Dieu dans toute la création et de percevoir Sa Lumière dans toutes les lumières. C'est ainsi que le pacte primordial est accompli. Le pacte est comme un commandement qui est accepté en comprenant la signification du magnifique Livre de la Création écrit par la Puissance et la Volonté Divines, et en saisissant les secrets cachés derrières les séries d'événements.

La question-réponse du pacte ne doit pas être considérée dans un sens matériel ou physique. Dieu commande les êtres selon leur nature individuelle particulière, et écoute leurs paroles et pourvoit à tous leurs besoins. Ainsi Il comprend tous les êtres et satisfait leurs besoins. Dans la terminologie des théologiens scolastiques, le Tout-Puissant comprend toutes les langues et tous les dialectes ; Il donne les ordres et communique les vérités dans toutes les langues ; Il explique et expose l'humanité et l'univers ; et Il reçoit des promesses et fait des engagements avec les hommes sous forme de mots, pour lesquels le terme technique est kalam-i lafzi. Il y a également une Parole Divine spécifique aux animaux qui apparaît comme une inspiration, et une spécifique aux anges qui apparaît comme un discours Divin. Bien que leurs natures exactes nous soient inconnues, elles sont évidemment non-verbales et consistent en différentes manifestations de ce qu'on appelle kalam-i nafsi.

La Parole Divine est si diverse et si vaste – de l'inspiration venant au coeur humain jusqu'au discours adressé aux anges – et les formes de communication entre le Créateur et Ses créatures sont si différentes et se produisent dans des dimensions si différentes que ceux qui vivent dans un domaine ne peuvent pas entendre ni détecter les communications appartenant à un autre domaine.

Supposer que nous pouvons entendre tout est une grave erreur. Il est généralement accepté que l'étendue de notre ouïe, comme celle de notre vue, est très limitée. Ce que nous voyons et entendons n'est presque rien comparé à ce que nous ne pouvons pas voir et entendre. C'est pour cette raison que la communication de Dieu avec les atomes ou avec les systèmes dans cette création, leur composition, décomposition ou recomposition par Lui se produisent de façons si sublimes que nos facultés perceptives limitées ne peuvent pas les détecter ni les comprendre.

Nous ne pouvons pas savoir exactement quand Dieu a fait ce pacte avec nous, car une telle connaissance est au-delà de la capacité de nos sens et de nos facultés limités. En fait, Il ne l'a peut-être pas fait avec notre être entier, mais seulement avec une partie spécifique, telle que notre âme, notre conscience ou l'une des sous-facultés de l'âme.

Il y a un consensus général pour dire que l'âme humaine est une entité indépendante du corps. Puisque l'âme a obtenu l'existence avant le corps physique, et que, dans un sens, elle a une nature individuelle particulière indépendante du temps, et puisque l'interrogation et l'acceptation dans le pacte a eu lieu avec l'âme, nos facultés limitées ne peuvent pas le comprendre ni le rapporter entièrement. L'âme entend et parle sans mots et sans voix, comme dans les rêves, et communique extrasensoriellement et sans milieu de propagation des ondes sonores, comme dans la télépathie.

Cette forme spéciale de communication est inscrite et enregistrée d'une manière qui lui est propre. À l'échéance, elle prendra sa forme particulière et, en utilisant cette langue, elle parlera et apportera à l'esprit toutes les associations originales. Alors nous verrons que le pacte est resté imprimé dans l'âme humaine. En outre, le pacte sera utilisé le Jour du Jugement comme argument contre son possesseur.

Toutes les âmes humaines furent rassemblées dans un royaume qui n'était pas voilé par le monde des causes, et voyaient donc tout clairement ; après quoi elles jurèrent allégeance à Dieu. Quand Il leur demanda d'être témoins contre elles-mêmes en disant : « Ne suis-Je pas votre Seigneur? », elles répondirent : « Oui, nous témoignons que Tu es notre Seigneur et notre Dieu ». Or d'aucuns ne se sont jamais retournés vers cette partie de leur âme (leur conscience). Ainsi ils n'ont pas trouvé ce pacte profondément inhérent en eux-mêmes, car cela ne les intéresse pas ; ils n'ont pas essayé de regarder au-delà du monde physique qui s'interpose entre eux et la réalité.

Si leurs esprits n'étaient pas obscurcis par les préjugés qui conditionnent leur vie, ils verraient et entendraient dans leur conscience la réponse au pacte. Ceci est le but principal de la contemplation et de la quête intérieures et extérieures, subjectives et objectives. L'engagement dans ces activités sauve l'esprit de l'égocentrisme et libère les idéaux. C'est avec un esprit ouvert et un vrai libre arbitre que les gens pourront essayer de lire les écritures délicates inscrites dans leurs consciences.

Certaines personnes qui se sont habituées à contempler les profondeurs de leurs coeurs ne peuvent pas découvrir dans les livres les pensées et l'inspiration qu'elles obtiennent d'une telle observation et méditation intérieures. Même les sens allégoriques et les signes allusifs des Livres Divins peuvent devenir apparents dans leur vraie profondeur s'ils sont étudiés de cette manière. Mais les gens ne pourraient pas atteindre un niveau aussi élevé d'observation et de contemplation intérieures, ni comprendre ce qu'ils pourraient y découvrir, s'ils ne peuvent pas surmonter leur ego.

Considérons maintenant quand ce pacte a eu lieu. Il est vraiment difficile d'arriver à une quelconque conclusion définitive à partir du Coran et du Hadith. Certains commentateurs avancent que le pacte aurait été fait dans le royaume des atomes, avec les atomes et l'âme qui composeront la personne, laquelle étant alors dans un état d'atomes non-composés et séparés. D'autres disent que le pacte aurait été conclu pendant que le spermatozoïde voyage vers l'ovule, quand l'individu commence à se former dans la matrice de la mère, quand il devient un foetus, quand l'âme est insufflée dans le foetus, quand l'enfant atteint la puberté, ou quand la personne est religieusement responsable de ses actes. Tandis que chaque interprétation a ses propres arguments qui la soutiennent, il est difficile de montrer une raison sérieuse de préférer l'une aux autres.

En fait, cet événement pourrait se produire dans le monde des âmes, dans un monde différent où l'âme entre en contact avec ses propres atomes, durant l'une des étapes embryonnaires, ou durant une quelconque étape de l'enfance avant que l'individu n'atteigne la puberté. Dieu Tout-Puissant, qui est en rapport avec le passé et le présent simultanément, qui voit et entend le passé et le présent en même temps, a pu faire le pacte à toutes les étapes mentionnées. En tant que croyants, nous entendons une telle communication dans notre for intérieur et savons que notre coeur a été témoin d'un tel pacte.

De même qu'un estomac exprime sa faim dans son propre langage, et qu'un corps fait part de ses maux et ses douleurs à travers ses propres mots, ainsi la conscience nous informe de cet événement dans sa propre langue. Elle souffre la douleur, la détresse et l'affliction. Gémissant de remords, elle fait tout pour tenir la promesse qui a été faite lors du pacte, et espère toujours ce qu'il y a de mieux. Quand elle attire l'attention avec ses soupirs et ses gémissements, elle se sent soulagée, fortunée et heureuse, tout comme les enfants quand ils parviennent à attirer l'attention de leurs parents. Et quand elle ne peut pas exprimer son besoin ou trouver quelqu'un qui la comprenne, elle se tord de douleur et d'angoisse.

Y a-t-il des preuves rationnelles démontrant que le pacte a vraiment eu lieu?

Si certaines choses sont difficiles à expliquer de façon rationnelle, cela ne veut pas dire qu'elles soient impossibles. En fait, nous ne pouvons pas nous opposer à ce que Dieu a Luimême affirmé.

Par essence, le Tout-Puissant parle à Ses créatures de plusieurs manières. Nous aussi employons différentes manières et styles de communication avec les autres. Outre les mots, nous avons diverses facultés internes et externes, différents sentiments et perceptions, un esprit et une âme. Parfois nous nous parlons en employant des mots qui ne sont audibles que par notre coeur et notre esprit. Un tel discours n'est pas une articulation de son ; il se rapporte à l'âme ou au moi. Parfois, nous communiquons avec les autres en employant ces méthodes non-verbales.

Il nous arrive de parler, d'entendre et d'écouter des conversations dans nos rêves. Or ceux qui sont éveillés et à nos côtés n'entendent rien. Après notre réveil, nous leur racontons ce que nous avons dit et entendu. Ceci est donc un autre mode de communication.

Certaines personnes voient, non pas en rêve mais en éveil, des scènes ou des tablettes du Monde des Idées et peuvent parler à ses résidents. Les matérialistes ne croient pas à de telles choses et appellent cela des hallucinations. Peu importe, laissezles penser ainsi... Mais nous savons que l'une des distinctions du Prophète Mohammed est qu'il lui a été accordé la vision de ces tablettes et scènes du Monde des Idées ainsi que d'autres mondes, et qu'il a transmis à l'humanité ce qu'il a vu, entendu et compris. Ceci est donc un autre mode de communication.

Et la Révélation aux Prophètes en est un autre. Nous savons que le Prophète était parfaitement éveillé et conscient quand il recevait la Révélation. Parfois il se trouvait allongé par terre avec sa tête sur les genoux de son épouse, assis et appuyé contre l'épaule d'un Compagnon, avec son genou touchant le genou d'un Compagnon assis à côté de lui, ou parmi un groupe de personnes. À ces moments-là, il recevait la Révélation qu'il sentait et éprouvait avec tout son poids, et transmettait le message Divin dans sa totalité. Ceux qui étaient en sa présence se rendaient compte que le Prophète recevait la Révélation, bien qu'ils ne pussent pas l'entendre. Ils ne pouvaient « l'entendre » et la comprendre qu'après qu'il la leur communiquât verbalement. C'était comme s'ils se trouvaient dans de différentes dimensions.

L'inspiration Divine constitue un autre moyen de communication. Dieu inspire les saints, et communique ou dicte une chose dans leurs coeurs de sorte qu'ils puissent en déduire quelque chose. Quand ils devinent, parlent ou agissent, Dieu par Sa miséricorde les inspire à faire ou à dire ce qui est juste.

La télépathie est un mode de communication d'un coeur à l'autre, et d'un esprit à l'autre. Cette méthode est définie comme l'envoi de pensées ou de messages à l'esprit d'une autre personne par des moyens extrasensoriels. Beaucoup de scientifiques ont étudié ce phénomène dans l'espoir d'en tirer profit. Le régime soviétique athée et matérialiste s'engagea dans un travail soutenu sur la télépathie, sans doute dans l'espoir d'en retirer un avantage militaire.

En s'appuyant sur ce qui précède, il est clair que Dieu a créé un grand nombre, voire un nombre illimité, de modes de parole et de communication.

Revenons à la question « Ne suis-Je pas votre Seigneur? » dans le pacte primordial : nous ne savons pas comment Dieu posa cette question. Si elle s'est réalisée sous forme d'inspiration Divine aux saints, il ne serait pas correct de s'attendre à une forme de voix audible. Si elle s'est accomplie comme une question posée à l'âme, elle ne ressemblerait sûrement pas à une question posée au corps ou à la chair, et vice versa.

Le point crucial ici est que si nous essayons d'évaluer avec des critères et des mesures terrestres ce qu'ils voient, entendent ou éprouvent dans d'autres dimensions, nous sommes voués à l'erreur. Un hadith déclare que les anges Mounkar et Nakir interrogent les morts dans leurs tombes. Alors à qui ou à quoi posent-ils leurs questions? Mais qu'ils questionnent l'âme ou le corps, le résultat est le même. Bien que le mort entende les questions, les autres morts qui sont enterrés tout près et les passants ne peuvent pas les entendre. Même les dispositifs d'audition modernes les plus sophistiqués placés dans la tombe ou près d'elle ne détecteront rien, car cela a lieu dans une autre dimension. Certains scientifiques disent qu'il y a beaucoup plus de dimensions que les trois dimensions que nous connaissons. Comme le lieu, le contexte et les dimensions changent, le mode d'interrogation et de communication doit aussi changer et prendre une forme appropriée.

Puisque le pacte primordial est entre Dieu et notre âme, nous ne pouvons pas escompter sentir et retenir physiquement l'influence de cet instant. Nous devons plutôt nous attendre à ce qu'il se reflète dans notre conscience, car seule notre conscience avec les inspirations qu'elle reçoit peut ressentir une telle chose. Un jour, tandis que je parlais de ce sujet, quelqu'un me dit qu'il n'avait pas senti en lui-même cette question-réponse du pacte. Je lui dis alors : « Ne pas la sentir est un problème pour toi. Essaie de le résoudre. »

Quant à moi, je me souviens très bien l'avoir senti. Et si l'on me demande comment je la sens, je dirai que je la sens par mon désir d'éternité et par l'infinitude de mon désir malgré mon existence limitée et éphémère. Par essence, je ne peux pas connaître et comprendre Dieu parce que je suis limité. Comment pourrais-je comprendre L'Illimité, L'Infini, L'Éternel, L'Absolu, Le Tout-Puissant? Mais à cause de mon désir et de mon enthousiasme sans fin pour L'Infini et L'Éternel, je me rends compte que je la sens. J'aspire à l'infinité et à l'éternité, même si je suis une créature minuscule dans un monde limité et dans un univers limité ; même si je suis un être destiné à vivre un instant puis à mourir ; un être dont l'étendue des vues et des opinions est fixe, confinée et étroite. Malgré tout, j'aspire au Paradis, à la Vision de Dieu et de la Beauté Divine. Même si je possédais le monde entier, mes inquiétudes et mes peines continueraient à me tourmenter. C'est parce que j'ai de telles aspirations que je dis : « Je l'ai senti. »

Notre conscience, avec toutes ses sous-facultés et ses sections, essaie toujours de rester attachée à Dieu et ne ment jamais. Si vous lui donnez ce qu'elle requiert, elle pourra atteindre la paix et la tranquillité. C'est pourquoi le Coran signale que notre coeur, qui est une faculté interne subtile, ne peut atteindre la paix que si la conscience peut l'atteindre : N'est-ce pas au souvenir de Dieu que s'apaisent les coeurs? (13 : 28)

Des philosophes tels que Bergson, laissant toutes les preuves rationnelles et traditionnelles de côté, soutiennent que la conscience prouve l'existence de Dieu. Le philosophe allemand Kant a dit : « J'ai senti le besoin de laisser derrière moi tous les livres que j'ai lus afin de croire en Dieu. » Bergson se réfère à son « intuition », et son unique preuve est sa conscience.

En effet, la conscience est en agonie si elle nie l'existence de Dieu, car elle ne peut trouver de repos et de satisfaction qu'en la croyance en Dieu. Si nous écoutons vraiment ce que notre conscience dit, nous éprouverons une aspiration pour Dieu l'Éternel et le Permanent. Ce sentiment, cette perception ou cette qualité est équivalente à la réponse « Oui, nous en témoignons » à la question « Ne suis-Je pas votre Seigneur? » exprimée en silence par la conscience humaine. Si nous prêtons attention nous entendrons cette voix qui jaillit des profondeurs de notre âme. Il est inutile de la chercher dans notre esprit ou notre corps, car elle existe déjà, latente et inhérente, dans chaque conscience humaine. Cependant, elle ne peut prouver son existence qu'à ses propres conditions. Seuls ceux qui sont dans un état proche de celui des Prophètes et des saints, et ceux qui suivent leurs chemins, peuvent la voir clairement et la faire voir aux autres.

De tels sujets ne peuvent pas être prouvés de la même façon que l'on prouve l'existence d'un simple être physique tel qu'un arbre. Toutefois, ceux qui écoutent leur conscience, qui tournent leur regard vers leur for intérieur et observent ce que s'y passe, verront, entendront et connaîtront le pacte primordial entre l'homme et son Créateur.

Que signifie la fitra (la nature primordiale)?

Dans un hadith authentique, le Prophète Mohammed dit que « Tout enfant naît dans la saine nature (l'islam), après quoi ses parents en font un chrétien, un juif ou un membre d'une autre religion ». Le hadith signifie que chacun a le potentiel inné de devenir un musulman. L'islam, qui signifie littéralement paix, salut et obéissance, est avant tout la religion naturelle de toutes les créatures. Puisque tout dans la nature a été créé pour se soumettre en obéissance absolue à Dieu et fonctionne selon Ses lois, toutes les créatures sont musulmanes. Du point de vue de sa structure corporelle, chaque être humain et chaque djinn, quelle que quoi sa religion, est musulman puisque tous les corps fonctionnent selon les lois déterminées par Dieu. Si un nouveauné pouvait mener une vie complètement isolée, sans subir les effets de son entourage, il resterait un musulman naturel.

Ce hadith a une autre signification : l'esprit d'un nouveauné est comme une cassette vierge sur laquelle on peut enregistrer ce que l'on veut. S'il pouvait être protégé des effets externes susceptibles d'engendrer des impuretés dans son cerveau, il pourrait facilement recevoir tout ce qui est en rapport à l'islam et devenir un parfait musulman. Mais si l'esprit est pollué par des éléments nuisibles, ou si des dogmes et des traditions non-islamiques y sont introduits, l'individu deviendra un adhérent de ces religions ou rencontrera de grandes difficultés en essayant de devenir un bon musulman.

Chaque nouveau-né est tel une graine qui a le potentiel de devenir un bon croyant. Ce sont les conditions défavorables qui entraînent la déformation ou la corruption de cette graine. Par conséquent, l'amélioration des conditions de la famille et du milieu est d'une importance capitale si nous voulons produire de bons croyants. Après qu'un enfant a atteint l'âge de la puberté, les péchés deviennent le facteur principal dans la déformation de la graine. C'est pour cette raison qu'il est dit que chaque péché est susceptible de conduire l'homme vers l'incroyance. Nous devons donc faire de notre mieux pour nous protéger des péchés. À cet égard, la famille, l'éducation et le milieu ont également une grande importance.

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